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Le Maghreb économique est-il en train de se construire discrètement, loin des feux de la rampe ? Certainement pas à la hauteur des ambitions et des potentialités effectives, mais en tous cas, avec des balises substantielles. Prises de participations, implantations, partenariats : les voies de l’espoir s’ouvrent. Nos grands groupes s’implantent déjà sérieusement à Alger et Casa et on retrouve de plus en plus d’entreprises libyennes et marocaines qui investissent à Tunis. Survol rapide des premiers indicateurs.


Tunisie-Maroc
Nouira lance Celio, Elloumi installe Coficab, Ben Ayed produit la crème glacée

L’objectif est d’atteindre, au moins, 500 millions de dollars d’échanges commerciaux entre la Tunisie et le Maroc, mais aussi des implantations industrielles, financières, commerciales et dans les services. Les porte-drapeaux sont significatifs : Chaabi, Attijari Bank ou BMCE démontrent le grand intérêt des grandes entreprises marocaines pour la Tunisie. En miroir, Poulina, Mzabi, Elloumi ou Nouira, côté tunisien, qui investissent en masse au Maroc. Les investissements tunisiens au Maroc ont plus que doublé en 2007, passant de 42 millions de dirhams en 2006 à 87 millions de dirhams (près de 14 millions de dinars), pour les 9 premiers mois de 2007 seulement.
Le Groupe Elloumi a installe une câblerie à travers Coficab dans la zone franche de Tanger. Chakib Nouira lance Celio et ouvre des magasins bien lookés au cœur de Casa. Poulina compte, pour sa part, 7 sociétés et 300 employés, selon Malek Bouassida, DG de la filiale Carvene. A présent, le groupe de Abdelwaheb Ben Ayed investit 25 millions de dirhams (près de 4 millions de DT) dans une unité de crème glacée (Selja).
La mésaventure de Batam qui avait dû plier bagages en 2004, n’est qu’un triste souvenir et n’a pas découragé les spécialistes de l’électroménager, notamment le groupe Mzabi (Sony) bien présent au Maroc.
Dans l’immatériel à haute valeur technologique ajoutée, on trouve un bon nombre de bureaux d’études et d’ingénierie, des entreprises de services informatiques (ACTI et Arabsoft), et des représentations commerciales (Dattes, pneumatiques, cahiers scolaires, chauffe-eau électriques…)

Tunisie-Algerie :
Latrous et Makni lancent des unités de montage, Biat prépare une filiale, Doghri lance son expertise dans les assurances et Makni réfléchit à implanter Batam
La même dynamique observée au Maroc Algérie l’est encore davantage en Algérie. Proximité géographique et frontière commune obligent !
C’est ainsi que les échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Algérie sont passés de 300 millions de dollars en 2005 à 450 millions de dollars en 2006 pour atteindre 700 millions de dollars en 2007. Le nombre d’implantations d’entreprises s’accroit de son côté, dopé par l’ouverture économique et le développement accéléré de nos voisins.
Tout récemment, et après les expériences probantes en Algérie des groupes Mzabi, Mabrouk, Bayahi, Hachicha et autres, c’est aux Industries Mécaniques Maghrébines (IMM) du groupe Latrous qui annoncent le lancement courant 2008, d’une unité de montage de camions et minibus. Ces véhicules utiliseront une motorisation japonaise et des composants algériens et tunisiens. La capacité de production serait de 25.000 véhicules par an.
Propriétaire des Assurances CARTE, le groupe de Hassine Doghri s’étend en Algérie où il apporte son appui à la compagnie la Générale Assurance Méditerranéenne (« GAM ») rachetée récemment à 100% par EMP Africa Fund II (voir notre news à ce sujet).
La BIAT pour sa part serait dans sa dernière ligne droite pour l’ouverture de sa filiale algérienne qu’on prévoit pour cette année. M. Fethi Mestiri chargé de ce dossier est en incessants allers-retours entre Tunis et Alger ces derniers mois.
Last but not least, Hammadi Makni (Maxwell, JVC et tout récemment Batam) a déjà installé trois unités de montage de produits hi-fi portant sa propre marque : à Alger, à Annaba et du côté d’Oran. Il envisage par ailleurs l’ouverture d’un magasin Batam, apprend-on, qui profitera du savoir-faire des cadres de la chaîne et de leur expérience en Tunisie.
En résumé, on retrouve nos plus grands hommes d’affaires en train de développer des affaires dans la région réussissant, du coup, à construire le Maghreb du business avant même la construction du Maghreb politique.
La semaine dernière, M. Hédi Djilani, président de l’Union Maghrébine des employeurs, n’a pas manqué de rappeler cette dynamique à son invitée, Mme Laurence Parisot, patronne des patrons français, qui invitait justement les patrons maghrébins à faire bloc pour leur intérêt commun et l’intérêt de leurs partenaires.
"source Businessnews" le 04.03.2008
Tag(s) : #articles de presse
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