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Dans un climat de turbulences sans précédent, la finance islamique émerge comme elle ne l’a jamais fait auparavant et intéresse de plus en plus la communauté internationale. Selon les experts : "Cette alternative est socialement responsable et plus proche de l’économie réelle".

C'est hier qu'a eu lieu, dans un grand hôtel de la place, une journée internationale autour du thème : Finance islamique, réalités et perspective.

Les banques islamiques sont à caractère commercial. Elles font donc du business et pas de la charité. Sauf qu’elles se font de l’argent selon des règles bien précises et compatibles avec la Chariâa. Les bases ? Le Coran, la Sunnah, le Qiyas et l’Ijtihad. Les pratiques sont plus éthiques, mais tout aussi rentables : "La finance islamique impose aux activités bancaires des orientations précises et des limites claires", indique Cheikh Sellami, qui poursuit : "La crise de subprimes est le résultat naturel du capitalisme sauvage. Il est grand temps de passer à la finance islamaique".

Une solution universelle - La finance islamique n’est pas un produit exclusif aux musulmans. Anouar Hassoune (Agence Moody’s) souligne fièrement : "Nous, arabes et musulmans, n’exportons plus rien au monde depuis des lustres. Nous avons cette fois l’occasion de prouver que nous avons aussi des valeurs universelles". Hassoun s’appuie sur des faits :  "En Europe, en Asie, en Afrique ou même aux Etats-Unis, l’alternative islamique plait". La preuve ? C’est Moncef Cheikhrouhou, professeur à l’HEC de Paris qui répond : "Des pays aussi importants sur le plan économique comme le Royaume-Uni, la Chine ou encore le Japon confortent la place de la finance islamique sur leur marché domestique. De grandes banques ont mis en place des structures répondant aux principes de la Chariâa comme HSBC, BNP, Citibank, Deutsche Bank. L’heure est aux banques participatives".

Le business -  Banque participative. C’est justement là où se situe, dans l’absolu, le principal argument de vente. Explication : "Le principe est celui du partage, aussi bien dans le profit que dans la perte, sans oublier qu’il est prohibé de financer des projets non conformes à la Chariâa", précise Dhafer Saidane, de Skema Busines School. Les contraintes ? Tous les experts présents font l’impasse sur ce chapitre, mais Anouar Hassoun souligne : "C’est très bien d’avoir des principes, mais nous avons aussi besoin de les appliquer à la lettre. Pour que la finance islamique réussisse, il faut certes la demande, mais aussi l’implication de l’Etat et des différentes parties concernées. Au Maroc, il n’y a pas de banques islamiques malgré les 35 millions de musulmans". Un clin d’œil est ensuite adressé aux nombreux étudiants présents : "Le personnel d’une banque islamique doit avoir un comportement irréprochable, même dans sa vie privée. Histoire de préserver la confiance du client et la réputation de la banque. Dubai en est la parfaite illustration".

L’aspect social - Un particulier pourra désormais acheter un bien immobilier, une voiture ou même avoir un crédit. Explication de Mahfoudh Barouni, président du conseil d’Administration de la Banque Zitouna : "Il s’appelle Kardh Hassan. C’est un prêt personnel avec un taux d’intérêt de 0%. Je précise que nul ne peut obtenir un crédit avant d’avoir totalement remboursé sa dette. Ainsi, nous réduisons considérablement les risques d’inflations". Certains pensent déjà à l'emprunt. Patience. Pour ce "Kardh Hassan", le client devra payer le montant de la TVA, qui sera versé à l’état. Barouni explique : "La législation en vigueur ne permet pas, actuellement, d’octroyer des crédits sans intérêts. Les banques conventionnelles sont exonérées d’impôts sur ce type d’opérations. Pas nous". Pourquoi donc choisir un crédit personnel, qui, selon toute vraisemblance reviendra plus cher ? La réponse est immédiate : "C’est Halal". Et, si d’autres produits sont incompatibles avec la législation ? Barouni réplique : "Nous ne les offrirons pas".
  Selim Slimi

Tag(s) : #Finance islamique
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