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« La honteuse diplomatie arabe »[1]
Mizaanoun
C’est le titre de l’éditorial publié par le quotidien arabe édité à Londres dont voici d’abord la traduction :
« Un documentaire retransmis par la chaîne quatre de la télévision électronique anglaise a révélé à quel point le lobby israélien a été efficace pour enrégimenter la moitié des ministres du « gouvernement dans l’ombre » des conservateurs britanniques et les mettre au service des intérêts israéliens et  pour la défense de leur ligne politique. Le lobby recourt à la manière classique qui consiste  à leur faire des cadeaux en espèces dont le montant global ne dépasse pas  les 10 millions de dollars.
Selon les derniers sondages d’opinion, le parti des conservateurs anglais se situerait à plus de dix points au-dessus du parti travailliste et part sûrement gagnant dans la course aux prochaines élections législatives qui se dérouleront  au plus tard au mois de mai prochain. Ce qui signifie que les partisans d’Israël, qui se trouvent en ce moment au gouvernement dans l’ombre, auront la totale hégémonie sur le gouvernement et ainsi ils seront en mesure d’orienter sa politique contre les intérêts arabes en particulier et les intérêts musulmans en général.
Une telle grave révélation confirme deux vérités fondamentales. La première est celle qui montre combien les hommes politiques britanniques méprisent les arabes, les ignorent et ne leur accordent pratiquement aucune importance, malgré tous les grands services qu’ont rendu et rendent encore aujourd’hui les régimes et les entreprises arabes politiquement et économiquement à l’Angleterre. Quant à la deuxième vérité elle affirme sans palliatif l’incompétence totale de la diplomatie arabe, et, mieux encore son inexistence sur la scène politique anglaise ou occidentale en général, sans parler d’une quelconque influence. Elle est nulle malgré une grande présence de diplomates arabes de toutes les couleurs et des multiples et luxueuses ambassades dans les toutes capitales occidentales
Les diplomates dans leur grande majorité s’occupent de tout sauf des plus importantes questions se rapportant à leurs devoirs envers les intérêts de leurs concitoyens. Ils s’occupent d’accueillir les épouses,  les enfants et les familles des gouvernants. Et les familles de gouvernants, de nos jours, les républicaines et les royales indistinctement, sont  accueillies avec tous les soins. Pour toutes sont mis au point  des programmes de shopping et de distractions conformes à leurs goûts. Et pour leurs déplacements, les moyens de transport appropriés sont étudiés minutieusement. On peut parfaitement imaginer quel luxe leurs lieux de séjour sont choisis.
Le plus curieux dans tout cela est le fait que ces ambassadeurs ne sont pas envoyés dans ces capitales occidentales, comme on peut aisément le penser, en mission diplomatique pour servir leur peuple. Ils sont envoyés soit pour se faire soigner, soit pour des longues vacances, soit enfin pour les éloigner  des cercles des  décisions politiques dans leurs  pays respectifs. En quelque sorte et particulièrement dans ce dernier cas pour les punir.  
Les ambassades arabes à Londres organisent chaque année des dizaines de réceptions auxquelles elles invitent des milliers de personnalités, des dirigeants parlementaires et d’entreprises économiques les plus  diverses, dans le cas de l’Angleterre. En outre elles sont particulièrement généreuses et font des dons qui se chiffrent en dizaines de millions de livres sterlings pour soutenir les activités de bienfaisance ou pour appuyer les organisations anglaises de la même nature. Malgré tout, une simple association israélienne a réussi à escroquer tout le monde en se ralliant des députés  et des lords britanniques pour les mettre aux services de la politique belliqueuse des  israéliens.
Au sein de ce journal [Al QudsAl Arabi], tout comme dans beaucoup d’autres, on reçoit, chaque mois, des dizaines de communiqués de presse de la part de telle ou telle autre ambassade arabe. Des communiqués bien illustrés par des photographies de son excellence monsieur l’ambassadeur et son épouse recevant les illustres invités parmi lesquels se trouvent les ministres, les parlementaires et les lords anglais venus pour  les cérémonies organisées par le vénérable diplomate arabe à l’occasion de la fête nationale de son pays. Et quelle est grande notre surprise  quand on découvre avec stupéfaction que la plupart de ces illustres invités anglais sont recrutés et travaillent  pour le lobby israélien.
On peut aller même plus loin et réaffirmer à notre grande consternation, que des centaines de ces lords et députés qui sont engagés, en tant que conseillers, auprès des ambassades et des sociétés arabes, moyennant des rémunérations qui dépassent l’imagination, les noms de la plupart d’entre eux se trouvent en premier lieu sur les listes  du lobby israélien.
Ce qui prouve jusqu’où on est arrivé dans l’hypocrisie, la vilénie et l’ingénuité. Ces corps diplomatiques sont dépourvus de toute honnêteté, de  toute méthode scientifique et morale qui soit de nature à servir nos propres causes. Non seulement, mais  rien n’indique qu’ils s’intéressent le moindre du monde à libération des terres et des lieux saints, arabes et musulmans.   
Les gouvernements arabes ont rendu et rendent encore des services extraordinaires à l’Occident en général et à la Grande Bretagne en particulier. On ne cesse de leur acheter les armements les plus divers que produisent leurs industries militaires tout en signant avec d’autres compagnies des contrats plus qu’attrayants d’achats massifs de tous les produits. Des centaines de milliers de milliards sont investis dans leur immobilier et dans leurs entreprises. En achetant leurs bons d’état, on contribue à faire sortir leur économie de ses crises et ainsi on contribue à la création d’emplois pour leurs centaines de milliers, voire millions de chômeurs. Pourtant leurs dirigeants politiques courent vers Israël pour lui déclarer leur allégeance et leur obédience inconditionnelle, tout en conspirant contre nous avec leurs votes aux Nations Unies et dans toutes les Instances Internationales. Des votes favorables à l’ennemi et contre toutes nos causes.
Ce Parti des Conservateurs anglais dont la moitié des ministres de son gouvernement dans l’ombre qui sont aux services du lobby israélien, est redevable, pour sa durée au pouvoir durant plus de vingt ans,  aux arabes et particulièrement au royaume saoudien. Sans l’extraordinaire contrat du siècle d’achat d’armements dans les années 80, connue sous le nom Al Yamama, signée par Madame Margaret Thatcher, leur dirigeante, avec les  saoudiens et d’une valeur de 75 milliards de dollars (l’équivalent de 200 milliards de dollars de nos jours), la « dame de fer » n’aurait jamais pu faire sortir l’économie de sa grande crise qui a  fait tomber le gouvernement travailliste de James Callaghan et porter les conservateurs au pouvoir.
Les héritiers de madame Thatcher ont la mémoire courte, oublient tous ses inestimables et généreux services qui leur sont rendus par les arabes, prennent parti pour Israël et œuvrent dans l’intérêt  d’un état qui a été condamné, à travers le rapport d’un juriste international, lui-même juif-sioniste, pour crimes de guerre et contre l’Humanité commis durant son agression barbare contre la population civile de Gaza.
On ne peut imputer tout le tort et uniquement aux députés et lords anglais, mais aussi aux arabes. Les arabes qui sont devenus objet d’hilarité aux yeux du monde entier à cause de ces gouvernements corrompus  et leurs diplomates pourris, incompétents, sans conscience et manquant totalement à leur devoir national et moral.
Ces régimes arabes pourris qui ont fini par transformer les peuples arabes en objet de moquerie mondiale sont les responsables de l’effondrement dramatique que nous vivons et à tous les niveaux. Ces régimes sont coupables, entre autres catastrophes, d’avoir créé le vide stratégique  actuel et laissé la voie ouverte à d’autres forces non-arabes qui sont vite  venues le remplir.
Jusqu’à un passé proche, on était prisonnier de l’idée erronée qui nous faisait croire que les lobbys juifs étaient les maîtres de deux empires colossaux leur permettant de mettre le monde occidental aux services d’Israël et de ses intérêts. Le premier de ces empires est celui des finances et le deuxième celui des médias. Hélas on découvre bien tardivement,  comme d’habitude, qu’il s’agit d’un grand leurre : ce sont les arabes en ce moment qui sont les propriétaires des fonds souverains investis en occident et dont le montant gigantesque  dépasse les trois trillions de dollars, (soit 3 suivis de 12 zéros) et les réserves en pétrodollars continuent à fluer à raison de plus de 800 milliards de dollars par an. Pour ainsi dire, de quoi pouvoir acheter toutes les grandes entreprises du monde avec toutes ses presses écrites et radiotélévisées. Pourtant une simple association lobbyiste israélienne, avec moins de 10 millions de dollars, a réussi à mobiliser la majorité des députés britanniques en faveur de l’état sioniste.
On a acheté des clubs sportifs anglais et des joueurs en déboursant des centaines de millions de livres sterlings et on n’a pas laissé échapper un seul bien immobilier de grand luxe sans l’acquérir pour l’ajouter au formidable empire immobilier-financier. Non seulement, mais on a ouvert tous les accès  des terres arabes, des  bases aériennes et maritimes aux avions militaires, aux navires de guerre et aux chars britanniques et américains pour faciliter leurs invasions d’un pays arabe (l’Irak) et d’un autre pays musulman (l’Afghanistan), on a participé d’une manière active dans la guerre mondiale contre le terrorisme, ainsi on a collaboré d’une manière efficiente dans la protection et la sécurité des citoyens et des rues britanniques et en contre partie on n’a récolté, de la part des hommes politiques et des gouvernants anglais,  que des gifles cinglantes et un mépris total, alors que les israéliens moissonnent sans cesse, des grands rendements et des appuis à leur attitude agressive. Et en outre les soutiens inconditionnels dans leurs boucheries et carnages exercés sur nos familles et nos frères.
À présent, il est temps de s’adresser aux libyens, aux saoudiens, aux émirs du Golfe, aux algériens ainsi qu’à tous les arabes qui ouvrent de part en part les terres arabes – un grand marché pour tous les produits étrangers – en accueillant les grandes multinationales occidentales sans condition aucune. S’adresser à tous pour leur dire « ça suffit » maintenant, la goutte d’eau a fait déborder le vase et il est bien temps d’adopter finalement un comportement correct envers ces occidentaux et leur parler le langage qu’ils comprennent, le langage  des intérêts. II est bien temps d’adopter une position rationnelle et qu’on sache comment servir nos intérêts et nos causes en imposant aux autres le respect qu’ils nous doivent. On a marre de jouer le rôle du bougre et d’être l’objet de la moquerie  mondiale.
Quant aux ambassadeurs arabes en Angleterre, on doit leur dire, que ce que vient de dévoiler la chaîne de télévision en question, est un stigmate de honte dans vos dossiers et dans votre histoire personnelle. C’est une preuve irréfutable qui témoigne sur votre pusillanimité,  votre couardise, votre incompétence et votre impuissance. Et ce, en dépit des centaines de millions –  prélevés sur  la sueur et le sang des pauvres affamés –  que vous   gaspillez durant vos fastueuses réceptions sous le prétexte de le faire dans l’intérêt des affaires arabes et musulmanes. 
Encore un dernier mot à l’adresse de députés britanniques inscrits sur les listes du lobby israélien et en particulier aux conservateurs parmi eux, le fait que vous vous laissiez corrompre d’une façon aussi honteuse, à aussi bon marché avec des sommes insignifiantes, le tout pour vous mettre aux services d’un état voyou sera, à côté d’autres raisons, la source de d’où surgissent de multitudes de groupes aussi radicaux qu’Al Qu’aida qui seront en mesure de mettre fin aux intérêts de la Grande Bretagne dans le monde arabe et musulman tout menaçant sérieusement la sécurité des citoyens anglais à l’intérieur comme à l’étranger.»
Ainsi donc s’est adressé le rédacteur en chef du quotidien Al-Qods Al Arabi aux ambassadeurs et à travers eux, aux régimes qui les ont envoyés. Alors que les statistiques et les chiffres que publient les différents organismes dépendant des Nations Unies ou d’autres instances internationales ne laissent aucun doute sur la situation désespérante dans laquelle se trouvent les masses arabes et musulmanes. Plus de 60% des populations arabes et musulmanes survivent avec des revenus qui ne dépassent guère les 2 dollars par jour. Plus de 20% des populations arabes sont totalement analphabètes. Dans certains cas le taux des analphabètes dépasse les 40%. Le développement humain dans les pays arabes se situe à la queue dans le classement mondial.
À la vue d’un aussi  sombre tableau il est inutile de parler de liberté ou de droits humains ni même des leurs simples apparences. La dictature féroce est généralisée de bout en bout du monde arabe. Il est évident que le but final des dictatures, même si d’aucuns peuvent soutenir d’autres thèses les plus farfelues, garantir la pérennité de la stratégie occidentale.  Tous les arguments que brandissent les dictateurs  pour se maintenir au pouvoir ne servent en réalité qu’à dissimuler la vérité de leurs desseins conspirateurs. Toutes les terreurs sécuritaires employées par ces régimes pour contenir la colère des peuples servent à ouvrir grandes les portes pour les produits des multinationales occidentales et leur donner accès aux ressources naturelles arabes qui font leurs prospérités et leurs avancements vertigineux sur tous les plans. Et  surtout pour maintenir leur domination totale. D’où cet enthousiasme des émirs du Golfe d’apporter toutes les richesses nécessaires afin que la « machine occidentale » continue à tourner au maximum de son rendement. Leurs préoccupations pour leurs concitoyens ou pour le reste des populations arabes n’a en aucun cas jamais existés.
Aucun de tous ces régimes n’a les mains propres. Tous ont les mains pleines de sang. Ceux qui touchent les royalties pétrolières, comme récompenses, tout comme les autres qui bradent les autres richesses aussi bien de hautes valeurs, innombrables qu’extraordinaires, comme le phosphate ou les minerais les plus divers. Même les fruits et tous les aliments susceptible de trouver acquéreurs sur  le marché occidental sont exportés à des prix dérisoires, tout en privant les propres citoyens d’une alimentation saine, abondante, le et à la portée de leur maigre bourse. Dans les pays arabes où abondent les aliments, tout est exporté et il suffit de voir à l’œil nu l’état de santé des masses populaires pour se rendre compte  du degré effroyable de leur sous-alimentation, alors que la grande partie des produits alimentaires exportés finissent dans les poubelles.
Les millions que gaspillent les ambassadeurs durant leurs réceptions sont moins que rien en comparaison avec les milliards que « gaspillent » ou offrent généreusement les régimes du Golfe ou d’ailleurs à l’Occident. Qu’importe qu’ils appellent ça investissements ou qu’ils parlent de rentabilités. Ce ne sont que mirages et illusions. Il ne se passe de jour sans que les agences de presse spécialisées dans les questions économiques et financières ne rapportent pas des informations sur l’injection de dizaines, de centaines, voire des milliers de milliards de dollars dans les entreprises occidentales. Particulièrement de la part des émirs du Golfe qui pensent être assis définitivement sur des trésors en ressources naturelles que le Tout Puissant a mis – par amour à leur être ou pour la fidélité supposée à leur foi –  sous leurs pieds. Des richesses colossales dont ils pensent qu’il est de leur devoir de courir les offrir à leur dieu terrestre  l’Occident et ainsi en priver les peuples arabes et musulmans de toute possibilité de progrès. Il n’y aucun doute qu’ils ont été placés là où ils se trouvent pour cette raison.
Ils disent qu’ils agissent pieusement même quand ça entre en contradiction flagrante avec leur foi puisqu’ils s’en servent carrément pour conspirer contre tout groupe ou pays arabe ou musulman susceptible de se lever sur ses propres pieds et réaliser un progrès quelconque. Tous les régimes, indépendamment des arguments  les plus variables qu’ils invoquent pour justifier leurs relations ignominieuses  de servitude à l’Occident sont en toute clarté contre les intérêts, tous les intérêts matériels et contre toutes les valeurs morales des peuples arabes et musulmans. La mondialisation leur a servi de couverture, comme dans le passé d’autres argumentations  ont servi à ceux qui les ont précédés pour justifier le colonialisme. Au fond ils ne font que justifier la guerre implacable que mènent les occidentaux contre les arabes et les musulmans depuis des longs siècles.
Le  cas du Qatar.
Coup sur coup, l’émir du Qatar vient d’apporter à l’Allemagne de grandes bouffées d’air frais sous forme de pluies de milliards d’euros. Selon l’agence de presse allemande DPA rapporté par Aljazeera du 20 août 2009, le Qatar avait acheté des actions dans l’entreprise allemande « Volkswagen-Porsche » d’une valeur de 7,5 milliards de dollars. Le holding-Qatar, le bras financier des investissements qui dépend du l’organe du Qatar des Exploitations, aurait acheté une partie des actions extraordinaires que Porsche détient dans Volkswagen. Alors que dans son rapport la revue « Manager M. » qui parait chaque vendredi, il est affirmé que Porsche aurait garanti au Qatar le droit d’acheter les 50% de la totalité de ces actions chez Volkswagen. Néanmoins ce sont des actions qui ne donnent pas droit au vote sur les décisions vitales de l’entreprise. Par conséquent il n’y a pas d’actions extraordinaires acquises. Mais qu’importe cet euphémisme financier.
Ainsi le Qatar aurait pour le moment « acheté »  seulement  17%  des actions courantes du constructeur « Volkswagen-Porche ». Mais ce qui est sûr, ce qu’il a injecté l’équivalent d’un peu plus 5 milliards d’euros dans l’économie allemande. Tout ce langage financier, juridique et enfin de compte ésotérique, dans ce cas spécifique du Qatar comme dans celui des autres émirats, royaumes ou républiques ne change rien au fait simple et clair qu’il s’agit d’un flux incessant de moyens considérables du sud vers le nord, des régions arabes et musulmanes vers les pays de l’Occident. Par conséquent les ambassadeurs arabes à Londres ou dans les autres capitales occidentales agissent  bien, conformément à l’attachement indéfectible des émirs et sultans arabes à la bonne santé de l’économie occidentale. Elle est la seule qui  leur permet de mener le grand luxe incroyable de leur train de vie.
Ils n’ont pas d’économie propre. Ils n’ont pas de projet de construction quelconque à part la construction des fastueuses demeures in situ pour « gouverner», ou mieux dit, administrer le flux des richesses, toutes les richesses  vers le nord, dans le plus grand confort. Les masses populaires  propriétaires légitimes de toutes ces richesses et qui devraient véhiculer les valeurs morales d’une société, d’une civilisation, par la construction, la créativité dans tous les domaines économiques et sociaux en utilisant toutes ces ressources, sont intentionnellement méprisées par ces dictateurs qu’ils soient émirs, princes, sultans, rois ou présidents. À peine si elles comptent et sont réduites au plus simple dénominateur commun, tel un « mal » inévitable pour les dictateurs et leurs commanditaires. Oui les masses populaires sont le mal inévitable, impossible de contourner, mais réduire leur existence au plus bref délai et aux moindres frais possibles. Et quand les fléaux, les épidémies, ou tout autre facteur négatif s’en mêle pour faire disparaître le plus grand nombre d’entre elles c’est tant mieux.
À peine ce dossier avec « Volkswagen-Porsche » est-il provisoirement clos, voilà le même Qatar qui signe un autre contrat beaucoup plus important avec une autre compagnie allemande, la DBB (Deutsch Bundes-Bahn ou les chemins de fer allemands)  pour la construction d’un réseau de chemins de fer pour la bagatelle de 26 milliards de dollars[2]. On ne sait pas à quoi vont servir les trains dans un territoire dont les dimensions  ne dépassent pas les 11.000 km2 et où la plupart des familles y compris celles des émigrés arabes ou non, disposent de plus d’une voiture pour leurs déplacements professionnels ou pour leurs simples loisirs. Alors que dans d’autres régions arabes, extrêmement étendues, les populations continuent de nos jours à se déplacer comme au moyen âge à dos d’âne ou à dos de mulet. Dans la plupart des cas, comme en Égypte, au Soudan, au Maroc des dizaines de milliers de villes et  villages ne sont reliés entre eux que par des milliers de kilomètres en terre battue impraticables la grande partie de l’année ou sont carrément isolés dans les campagnes, les déserts ou sur les montagnes. Dans tous les cas de bien pénibles accès. Les 26 milliards, pour les trains que veut s’offrir l’émir du Qatar aurait permis la construction de milliers de kilomètres d’autoroutes. Mais le destin veut que ça soit l’Allemagne qui en profite.
Et ce n’est pas tout. À présent il est question de la construction d’un pont sur mer de 45 kilomètres, le plus long du monde, pour relier le Qatar et le « royaume du Bahreïn » dont le coût se chiffre aussi en plusieurs milliards de dollars ou d’euros. Et cette fois-ci la providence a voulu que ça soit le tour des multinationales japonaises qui profite de la manne.
Pourtant ni l’Allemagne qui va profiter de cette pluie de milliards et ainsi faire tourner sa machine économique tout en absorbant des milliers de chômeurs, ni la France qui a déjà profité de quantités considérables de milliards à travers les achats d’avions Airbus en grand nombre, ni l’Angleterre, où le Qatar a même construit une usine de liquéfaction et de distribution du gaz, comme il est écrit dans l’article d’Al-Qods Al Arabi de Londres, n’ont jamais tenu une autre attitude envers les arabes que celle de toujours :  Le mépris total . L’Allemagne n’est point moins méprisante envers les arabes et son soutien inconditionnel aux  colons sionistes en Palestine dépasse de loin, en quantité et en qualité, tous ces  pays occidentaux. L’émir du Qatar doit le savoir. Et comme tous les autres tyrans il doit forcément s’en réjouir. Le mépris ne s’adresse pas à leur personne ou du moins ce qu’ils croient. Au fond ils ne peuvent se sentir concernés par le sort des peuples arabes et musulmans.
Ce comportement des émirs du Golfe ainsi que celui des autres régimes arabes et leur béate contemplation d’un Occident qui affiche un mépris extraordinaire envers les peuples arabes et musulmans contre lesquels il mène, non seulement des guerres au sens propre qui se succèdent dans le temps et dans l’espace, mais plusieurs autres guerres permanentes, invisibles qui passent inaperçues. Ce sont les guerres contre leurs racines culturelles, les guerres contre leurs valeurs morales, les guerres contre leur mode de vie réel etc.
Deux questions se posent ou, mieux dit, s’imposent :
 La première question concerne la nature du droit (ou ce qu’on appelle la légalité internationale, celle basée fondamentalement sur les démembrements impitoyables des peuples et ainsi rendre chaque morceau totalement incapable de construire quoi que ça soit. Sur chaque morceau est installé un émir ou un tyran acquis d’avance à la « Cause Occidentale ». Et ainsi la perpétuité de la domination occidentale est garantie) qui octroie à ces potentats, dits émirs, le  plein pouvoir d’approvisionner, enfin de compte,  l’ennemi de tous les moyens qui font sa force militaire, technologique, scientifique, culturelle, économique etc. Quel est ce droit qui fait que la partie du rendement des ressources naturelles à l’état brut, n’importe lesquelles, soient exclusivement partagées – en apparence  car les compagnies occidentales se gardent de toute manière la partie la plus importante –   soit encaissée par ces quelques familles qui les gaspillent sans pitié dans les achats massifs des produits de consommation de toutes sortes. Alors que la moindre logique ou rationalité aurait fait que toutes  ces richesses naturelles soient utilisées pour créer la base du progrès, du développement et de la construction réelle pour toute la communauté arabe ? Ou est-ce que les arabes du Yémen ou de l’Égypte ou du Soudan ou de Mauritanie, ou de n’importe quelle autre région arabe ne font pas partie de l’histoire arabe et musulmane, de la même géographie, de la même culture et des mêmes valeurs morales? Ou est-ce que les barrières installées par Sykes-Picot aient fini par situer chaque morceau de la terre arabe dans des galaxies séparées entre elles par des années lumières ? – Non. Ces réalités arabes relèvent tout simplement de l’absurde, de l’inacceptable, de l’intolérable, de l’atroce et de l’insupportable.
Dans la mesure où les ressources énergétiques et les autres richesses arabes sont livrées entièrement et presque gratuitement à l’ennemi occidental au lieu de servir à la réalisation d’un projet arabe commun, le seul susceptible de procurer de la prospérité matérielle et morale et la dignité aux arabes, tous les arabes,  elles servent par la force des choses, comme arme terrible contre eux. Autrement dit, les émirs du Golfe, avec ou sans la complicité des autres régimes arabes sont nécessairement et uniquement les fidèles serviteurs de l’Occident et par conséquent œuvrent contre les peuples arabes et musulmans. Il n’y a aucun doute sur une telle attitude hautement couarde. Quand des centaines de millions d’arabes subsistent dans la misère absolue, alors que leurs richesses remplissent à craquer les coffres-forts de l’Occident, la conspiration ne fait plus aucun doute.
La deuxième question est la suivante : Si les choses sont comme elles sont que faire contre les émirs du Golfe et les autres tyrans ? – Les mettre à nu par tous les moyens. Les dénoncer en tant qu’abjects personnages. Chaque arabe digne et honnête doit au moins les abhorrer. La suite finira par venir en dépit de toutes les armées occidentales qui les protègent.  
N’oublions jamais le rôle joué par ces mêmes émirs et leurs homologues, les dictateurs arabes, dans les années soixante et soixante dix, contre tous les mouvements révolutionnaires dans le monde arabe et musulman, particulièrement, et, dans le monde en général. L’histoire récente retient bien leur rôle à tous, dans la destruction de la révolution en Égypte et leur acharnement contre le président Jamal Abdel Nasser. Par la suite, leur rôle conspirateur contre la révolution iranienne. D’ailleurs un rôle qu’ils continuent de jouer jusqu’à nos jours. Sous l’instigation des occidentaux en général et les américains en particulier, ils vont provoquer, une guerre entre l’Irak et la République Islamique d’Iran qui a duré presque toute la décennie quatre vingt. Ayant échoué, jusqu’à présent, à renverser la révolution en Iran, ils ont par contre financé, à coups de milliards de dollars  la destruction de l’Irak, avec Bush I, Clinton,  Bush II et bien sûr Tony Blair. Ils sont allés jusqu’au bout de leur rêve commun de voir le propre président de l’Irak, Saddam Hussein avec la corde autour du cou. Et voici qu’à présent ils se réveillent sur un « cauchemar » qui s’appelle l’Iran nucléaire. L’Histoire est là. Ils ne peuvent nier leurs abjects et criminels rôles. Plus d’un million et demi d’arabes sont morts en Irak. D’autres centaines de milliers meurent sur toute la géographie arabe. Plus de trois cents millions d’arabes sont terrorisés. L’ennemi des émirs et des tyrans n’est pas l’Iran, mais les propres peuples arabes. Quant aux sionistes et les occidentaux, ils sont effectivement leurs alliés et protecteurs.
Donc ce qu’écrit Abdel Bari Attwan avec beaucoup de douceur et même avec  une certaine retenue à l’égard des ambassadeurs de ces émirs et des régimes arabes n’est que la partie visible de l’iceberg. Bien que tous les régimes arabes soient protégés par l’une ou l’autre ou l’ensemble des puissances occidentales qui leur fournissent non seulement tous les moyens pour demeurer au pouvoir à vie, mais encore pour le passer par la suite, en héritage, à leurs progénitures. Dans leur stratégie, les occidentaux n’aiment pas courir le risque et se trouver un jour devant un immense monde arabe uni, extrêmement riche dans une position géostratégique unique à tous les points de vue sur la planète. Et en plus regorgeant de ressources interminables. Si pour les puissances occidentales les tyrans constituent une garantie, de même va pour ces despotes pour leur continuité et particulièrement les émirs du Golfe. À leur tête se trouve la famille d’Abdelaziz Ibn Saoud  (quelques vingt mille princes et princesses qui se partagent le la partie du « rendement » des 10 millions de barils par jour que leur laissent les compagnies américaines) qui ne cesse  se faire entourer de toutes sortes de protections et de protecteurs les plus variés et dans tous les cas occidentaux. Les bases militaires américaines, anglaises et dernièrement aussi françaises sont parsemées partout en cette terre de la Péninsule Arabe. Le Qatar abrite carrément le Centre de Commandement Général Américain pour le Moyen Orient et le sud-est de l’Asie (le CENTCOM). L’émir du Qatar, tout autant que les émirs des « Émirats Arabes Unis » a fini par inviter son « ami » Sarkozy à venir aussi installer une base navale française. Dans son livre « Contre tous les ennemis » Richard Clarke, l’ancien conseiller à la Sécurité Nationale du président Clinton a rapporté avec menus détails l’enthousiasme éperdu de tous ces émirs du Golfe particulièrement et des tyrans arabes dans la région en général de voir les centaines de milliers de marines, les milliers de pilotes de guerre débarquer avec des millions de tonnes d’armes et de munitions durant les préparatifs de la destruction totale et impitoyable de l’Irak.
Après tout ce que le monde a vu durant la première phase de cette destruction en 1991, les 13 ans d’embargo et de  bombardements quotidiens de tout le territoire puis l’invasion en bonne et due forme en 2003 et enfin l’occupation, tout indique que si, les américains, les émirs du Golfe et les satrapes arabes, tous ensemble, pouvaient effacer totalement l’Irak de la carte du monde, tout en gardant le pétrole, ils n’auraient pas hésité un seul instant à le faire. Dans aucune autre guerre de toute l’histoire, une telle quantité du feu, de bombes de toutes sortes y compris les mini- bombes atomiques, n’a jamais été déversée sur un pays et une population civile sans défense.
La famille saoudienne, les émirs du Golfe, non contents de toutes ces protections officielles déboursent encore des milliards de dollars aux compagnies de « sécurité » privées américaines qui les pourvoient de mercenaires qui touchent entre 450 et 1000 dollars par jour nourris et blanchis et logés dans les plus luxueuses demeures. Parmi ces compagnies la plus célèbre d’entre toutes, la « Blackwater ». Sans oublier les autres comme Dyncorp ou Vinnell. Curieusement la Blackwater opère aussi au Pakistan. Et là c’est une autre question.   
Le sous-développement abyssal et la misère des sociétés arabes et musulmanes ne sont pas une malédiction du ciel. Une telle tragique situation a sa parfaite explication et ne peut durer éternellement. De toute manière elle a déjà suffisamment duré. Ceux qui pensent qu’on peut changer cette horreur que constituent les émirs du Golfe et les dictateurs arabes pacifiquement doivent relire l’histoire. Plus ça dure plus le coût sera élevé et terrible. Mais plus la nuit est obscure, plus l’aube est proche.
Au moment où je pense terminer cet article, on vient d’apprendre l’effondrement du « Holding Dubaï » des fameux Émirats A. Unis. Celui qui, avec du bluff et de l’arrogance, a réussi à duper plusieurs dictateurs dans le Maghreb Arabe et ailleurs, qui leur ont cédé une partie de la souveraineté nationale, pour soi-disant, construire, sur des immenses espaces donnés gratuitement, des merveilles des mille et nuits. Dans un autre article on parlera  de ces crocodiles de Dubaï.

[1] Titre de l’éditorial d’Alquds Al Arabi de Londres du 18 novembre 2009 (signé Abdel Bari Attwan)
 
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