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Les indicateurs trimestriels d'activité et de rentabilité des entreprises cotées en bourse et représentant plus de 20% du PIB, sont en train d'être publiés. Résultats : ces sociétés, parmi les plus importantes de la Tunisie, dégagent pour la plupart une croissance à deux chiffres, et parfois de 50% par rapport à 2011.
C’est le cas de la SFBT, Assokna, Monoprix, Ennakl, et autres banques et compagnies de leasing… Le volume journalier des échanges en bourse est passé ainsi d’une moyenne de 2 à 11 millions de dinars lors du premier trimestre 2012.
Les indicateurs trimestriels de secteurs comme le tourisme, l’agroalimentaire, l’agriculture, les industries manufacturières sont au vert, tout comme les chiffres des exportations tunisiennes. Les intentions déclarées de l’investissement, moteur de la croissance de demain, ont augmenté de 41,9% au premier trimestre 2012. Et selon les chiffres provisoires du ministère des finances, la croissance dépassera vraisemblablement les 2% lors du premier trimestre 2012.
Les entrées de personnes et de devises du secteur touristique explosent par rapport à l’annus horribilis 2011. Et les tours opérateurs internationaux opérant en Tunisie sont plus optimistes que le gouvernement, puisqu’ils évoquent volontiers les chiffres de 2010, soit 7 millions de touristes au lieu des 6 millions évoqués par le ministre du tourisme.
Quant à l’augmentation des importations, elle s’explique en grande partie par la hausse des importations des biens d’équipement et des matières premières, prémices d’une réelle reprise de l’activité économique. Cerise sur le gâteau, la pluviométrie exceptionnelle de cette année, si elle nous a causés bien du souci l’hiver dernier, elle augure tout de même d’une année agricole record. Autant dire, donc, que la reprise économique, n’est pas un mythe : les chiffres évoqués le prouvent. Mais visiblement, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) ne l’entend pas de cette oreille. On est même en droit de s’interroger sur la portée des décisions récentes de notre principale institution financière nationale.
Curieuses initiatives de la Banque Centrale
Le taux du marché monétaire (TMM) a d’abord suivi une courbe volontairement baissière après la Révolution pour doper l’investissement, avant de se mettre soudainement à remonter après les élections du 23 octobre. Des circulaires contraignantes ont été récemment émises par la BCT dont notamment celle remettant en cause la liberté du trading des devises par les banques. Ce qui implique justement la sortie de statistiques alarmantes sur les stocks de devises.
Ce qui n’empêchera pas tous ceux qui voyagent à l’étranger, d’être agréablement surpris par l’optimisme des institutions financières officielles et officieuses sur la situation économique de la Tunisie. Une image positive que ne reflètent pas vraiment les publications distillées par la BCT elle-même.
L’honorable conseil d’administration de la prestigieuse Banque Centrale de Tunisie a en effet publié un communiqué pessimiste, alarmiste, et qui semble, au regard des chiffres précités, en déphasage avec la réalité tunisienne, telle que vécue par tous les opérateurs économiques. Ce communiqué en arrive même à contredire les anciens communiqués plutôt optimistes, publiés par le même organe du temps du gouvernement Caid Essebsi. Alors que les indicateurs étaient réellement au rouge à l’époque.
De quoi s’interroger sérieusement sur le sens du concept «d’indépendance» de l’institut d’émission. Du côté de la BCT, l’indépendance saurait-elle s’exprimer autrement que par l’opposition systématique au gouvernement élu ? Le communiqué alarmiste, ne pourrait-il pas servir, une fois assaisonné par quelques malintentionnés, à décourager les investisseurs étrangers ? S’agirait-il de claquer la porte au nez de ces Européens, Chinois, Arabes et Turcs, qui s’apprêtent pourtant à la frapper ?
Omar El M’hiri
source : http://mag14.com