Sur les 50 pays les plus pauvres du monde, classés selon l’indicateur de développement humain (IDH) du PNUD, 33 sont situés en Afrique subsaharienne
Le 15 octobre 2007 – Les ministres des Finances et du Développement du monde entier donneront cette semaine leur avis sur les orientations stratégiques du Groupe de la Banque mondiale.
Le président de la Banque mondiale, Robert B. Zoellick, a présenté la semaine dernière les priorités stratégiques de l’institution lors d’un discours sur la nécessité d’une « mondialisation viable et profitant à tous »afin que les milliards de personnes les plus démunies bénéficient davantage des retombées de la croissance économique mondiale.
Des délégués de 185 pays participeront aux Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) qui se dérouleront à Washington du 19 au 21 octobre.
L’événement le plus attendu est celui du Comité du développement de la Banque et du FMI qui se tiendra le 21 octobre. Les discussions porteront sur l’établissement d’un consensus sur les questions de développement pour que le Groupe de la Banque mondiale puisse atteindre son principal objectif qui est de réduire la pauvreté dans le monde. Lors de cet événement, les Conseils des Gouverneurs de la Banque et du FMI seront également informés des ressources nécessaires à la promotion du développement économique dans les pays en développement. L’ordre du jour est axé sur :
· Les orientations stratégiques du Groupe de la Banque mondiale
· Le renforcement du rôle de l’Association internationale de développement (IDA), le principal outil financier de la Banque pour aider 80 des pays les plus pauvres, dont 39 sont situés en Afrique.
De plus, les 24 membres du Comité du développement, dont certains représentent des groupes de pays, seront également informés des progrès réalisés par la Banque dans le cadre de programmes pour ralentir le changement climatique et pour l’utilisation d’énergie propre dans les pays en développement.
Les délégués recevront aussi des rapports sur d’autres enjeux de développement importants tels que l’allégement de la dette, les biens publics à l’échelle mondiale, l’aide pour le commerce, l’augmentation de l’aide accordée aux pays en développement, les prêts accordés par la Banque aux pays à revenu intermédiaire, ainsi que la voix et la participation des pays en développement et en transition.
M. Zoellick devrait mettre l’accent sur la nécessité de partager avec les plus démunis les bénéfices d’une économie de plus en plus mondiale au moyen de programmes anti-pauvreté, de croissance durable et de développement social.
La vision de M. Zoellick, telle que décrite lors d’un discours marquant ses 100 premiers jours à la tête de la Banque le 10 octobre dernier, prévoit :
- l’accélération du développement dans les pays les plus pauvres
- l’élargissement de l’éventail des programmes proposés dans les pays à revenu intermédiaire
- un rôle plus actif pour faire face aux questions mondiales, notamment le changement climatique
Un des éléments clés de cette stratégie est de reconstituer les ressources de l’IDA, le fonds qui verse entre 8 et 9 milliards de dollars par an en dons et prêts sans intérêts aux pays les plus pauvres. À la demande de M. Zoellick, le Conseil d’administration de la Banque a récemment accepté de doubler sa contribution à l’IDA qui se chiffre désormais à 3,5 milliards de dollars. Une promesse de don représentant la moitié de cette somme a été faite par l’institution de la Banque chargée des opérations avec le secteur privé, la Société financière internationale (IFC). L’autre moitié de cette somme a été promise par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) qui offre des prêts et de l’aide aux pays à revenu intermédiaire.
M. Zoellick a demandé aux pays du G8 et à d’autres pays développés de respecter leur engagement à accroître leur aide aux pays de l’IDA. Un bon nombre de ces pays risquent de ne pas atteindre leurs objectifs de développement pour le Millénaire de 2015, notamment l’élimination de la faim et de la pauvreté extrême et la mise en place d’un système universel d’enseignement primaire. M. Zoellick a souligné que la capacité d’adaptation et la rapidité d’intervention de l’IDA avaient été particulièrement bénéfiques dans les pays ayant connu des conflits tels que la Bosnie, le Rwanda et le Mozambique.
Un autre élément essentiel de la stratégie future de la Banque sur lequel se penche actuellement le Comité du développement est l’approfondissement des relations avec les pays à revenu intermédiaire et l’expansion des services techniques et financiers offerts à ces pays où vivent 70 % des pauvres du monde. À cet effet, le Conseil d’administration de la Banque a récemment décidé de simplifier les prêts accordés par la BIRD et de ramener les taux de ses prêts à ceux pratiqués lors de la crise économique asiatique.
Le plan d’expansion des services offerts par la Banque aux pays à revenu intermédiaire prévoit une collaboration avec les autorités infranationales pour favoriser une croissance en profondeur ainsi que le développement d’un mécanisme d’assurance, comme le Mécanisme d’assurance contre les risques de catastrophe dans les Caraïbes (CCRIF) de la Banque, pour faire baisser le coût des couvertures contre les catastrophes naturelles telles que les ouragans et les tremblements de terre.
La Banque recommande également une augmentation des investissements dans le secteur agricole, surtout en Afrique. Le Rapport sur le développement mondial 2008 : l’agriculture pour le développement publié par la Banque mondiale le 19 octobre révèle qu’une croissance du PIB soutenue par l’agriculture est quatre fois plus bénéfique dans les pays pauvres qu’une croissance soutenue par d’autres secteurs. Ce rapport indique également que l’objectif de réduction de moitié de la pauvreté et de la faim d’ici 2015 ne sera atteint que si la négligence et le sous-investissement qu’ont connu les secteurs ruraux et agricoles ces 20 dernières années sont rectifiés.
Dans le cadre de sa vision stratégique, la Banque veut aussi encourager une croissance verte dans les pays à revenu intermédiaire et aider à protéger les biens publics qui transcendent les frontières nationales et dont bénéficient de multiples pays et citoyens.
Plus de 100 organisations de la société civile (OSC) et 550 membres de la presse sont attendus aux assemblées annuelles.
Source « Bulletin d’information de la B. Mondiale »